Essentielle: Est-ce qu’une femme a vraiment besoin d’un homme pour prendre du plaisir?
GOULOIS David: Non, pas particulièrement (l’inverse étant aussi valable). Le fantasme peut suffire. Les femmes sont plus autonomes face à leurs besoins sexuels. Et elles ont moins d’envies, en terme de fréquence, que les hommes. Elle ont donc un avantage certain sur la gent masculine.
Essentielle: La masturbation est-elle la seule façon de se faire plaisir sans homme?
GOULOIS David: Le fantasme, à travers la littérature ou les films érotiques, fonctionne tout aussi bien (voir 50 Nuances de Grey). Certaines auraient mêmes des orgasmes sans masturbation, rien qu’en fantasmant. Mais techniquement, je pense que cela doit vraiment être exceptionnel.
Essentielle: Quels sont les sex-toys les plus women-friendly pour un petit moment sympa avec soi-même?
GOULOIS David: Tout est question de goût. Avant de choisir un sex-toy, il faut connaître son anatomie et les sensations qui vont avec. Aussi, la masturbation sans jouet est un préalable. Après, l’imagination humaine est assez riche: on trouve le classique petit canard, l’imitation d’un phallus ornée ou non de nervures, de piques, des formes minces, coniques, ect…Il y a mêmes des poupées gonflables. Bref, le meilleur jouet, c’est celui qui correspond à ses fantasmes.
Essentielle: A part le clitoris, quelles sont les zones à titiller pour explorer le plaisir?
GOULOIS David: Tout est possible. La masturbation féminine n’est pas seulement vaginale ou clitoridienne, elle s’accompagne de caresses sur l’ensemble du corps. Elle peut aussi être anale. Il n’y a pas de limites aux fantasmes. Il y a même les femmes qui s’excitent en stimulant leur zone buccale avec l’objet. Les sex-toys ne doivent pas être réduits aux godemichets. Les plumes, les glaçons, les gels lubrifiants…Tout objet peut devenir un jouet sexuel. On fera tout de même attention à ne pas s’introduire n’importe quoi. Dans le monde médical, on connaît des cas de légumes brisés dans le vagin ou l’anus…Il ne s’agit pas non-plus de provoquer des lésions. Enfin, il y a la question des l’hygiène: les jouets sexuels ne doivent pas s’échanger, ils restent personnels.
Essentielle: Est-ce que les femmes peuvent être tentées par une relation homosexuelle afin d’explorer le plaisir autrement?
GOULOIS David: Le fantasme du rapport lesbien intervient plus souvent qu’on ne le croit. Mais entre l’idée et le passage à l’acte, il y a une marge. Les premières aventures lesbiennes sont souvent le fruit d’une demande masculine. Par la suite, la femme qui a découvert des plaisirs qu’un homme ne saurait lui donner peut y prendre goût. Néanmoins, toutes les femmes n’ont pas un penchant sérieux pour l’acte lesbien, même si elles sont plus souvent ouvertes à la bisexualité ou à l’homosexualité que les hommes. Le rapport lesbien, est pourrait-on dire, assez dans l’air du temps. Il a toujours existé mais il était d’avantage camouflé pour des raisons sociales. Maintenant, on se demande presque s’il n’y a pas un effet de mode. Avant tout, il faut pratiquer sa propre forme de sexualité parce qu’on en a envie et pas « parce qu’il le faut ».
Paru dans le magazine Essentielle, Ile Maurice, Avril 2015.
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