Epicure, le marquis de Sade, Nietzsche..Ces auteurs ont vantés à leur façon, l’intérêt de répondre à son propre désir.
Le « désir » est ce qu’on recherche profondément. Un désir non-satisfait laissera place à la frustration et un désir satisfait engendre le plaisir.
Cette « frustration » permet tout de même d’avancer dans la vie : la frustration est nécessaire à la vie en collectivité, cette vie en groupe nécessitant de faire des compromis les uns en vers les autres. Sans compromis, tout le monde pense exclusivement à soi, et « adieu la collectivité, vive le chaos ».
Ainsi, vivre en société nous a conduit à nous priver de certains plaisirs, à nous limiter dans ce que pouvait accepter cette communauté ; même si toutes les communautés respectent les interdits fondamentaux (donc frustrations) comme le meurtre et l’inceste, chaque communauté a ses propres limites et donc ses propres frustrations.
Si chaque communauté à ses propres interdits, elle a aussi ses propres autorisations.
Mais quelle est la place du désir la dedans ?
Le désir peut très bien se manifester dans le registre du socialement acceptable (fumer un cigare chez soi), du socialement inacceptable (avoir une maitresse) et du socialement interdit (rouler à 200 Km/h sur la route des Tamarins).
Doit-on satisfaire son désir ? Si le désir se manifeste à travers des fantasmes (sexuels ou non), tous les fantasmes ne sont pas à réaliser. Parce que certains sont très dangereux et qu’ils peuvent nuire aux autres. Satisfaire un désir peut être intéressant à partir du moment où il ne va pas à l’encontre du désir de l’autre. Faire le con à 200 Km/h sur la route des Tamarins, nui à mon désir de vivre, moi qui pourrait être en face du dit imbécile.
Donc satisfaire ses désirs, n’est pas mal à partir du moment où cela ne fait de mal à personne.
De là à être hédoniste (l’être humain doit absolument rechercher le plaisir et éviter le déplaisir), chacun fait comme il le sent. Il n’empêche qu’une vie basée exclusivement sur le plaisir est dans notre société, matériellement impossible : ne serait-ce qu’a cause des factures à payer.
Cela ne dispense pas d’écouter de temps à autres, son désir.
C’est même tout à fait souhaitable, au risque un jour ou l’autre de tomber dans une grave dépression.
Alors se faire plaisir c’est penser à soi et il le faut bien de temps en temps. Le monde ne va pas arrêter de tourner parce que vous ne serez plus temporairement disponible aux autres. Vous n’allez pas prendre 10 kilos parce que aurez manger un gros gâteau en chocolat à vous tout seul. Vous n’irez pas en enfer parce que vous aimez « regarder les filles qui marchent sur la plage, les hanches qui balancent et le sourire fugace » (dixit la chanson de Patrick Coutin)…
N’oubliez pas que si vous ne prenez pas votre part du plaisir, d’autres le prendront à votre place. Et attention à ceux qui prônent une certaine rigueur d’esprit avec une morale très culpabilisante; se sont souvent des personnes qui elles, s’autorisent du plaisir, notamment grâce à leur autorité : le plaisir d’interdire aux autres !
La quête du bonheur n’est donc pas contradictoire avec la vie en communauté et spirituelle.
Dans mon cabinet, en consultation, il y a souvent ce genre de problématiques : le monde ne s’autorise pas à vivre, tant il est dépendant du regard des autres.
David Goulois – Psychologue Clinicien – Sexologue – Saint Pierre – La Réunion
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