L’idéal n’existe pas. L’idéal est un objectif qu’on essaye d’atteindre en vue d’être meilleur ou d’avoir une vie meilleure. Alors être un parent et a fortiori, une mère idéale, c’est impossible.
Disons qu’en tant que parent on fait ce qu’on peut avec ce qu’on a, avec ce qu’on est, dans une époque donnée et dans un lieu donné.
Alors il ne faut pas culpabiliser parce que tel jour l’on était pas disponible pour son enfant, tel jour l’on a hurlé plus que d’habitude, tel jour une main est partie sur la joue de l’enfant.
Tant que cela reste de l’ordre du grand exceptionnel, ce n’est pas grave. Votre enfant ne va pas être traumatisé à cause d’une gifle donnée une fois dans le semestre parce que vous n’en pouviez plus. Le tout c’est d’expliquer à l’enfant que cette gifle est partie parce qu’il avait été beaucoup trop loin et que vous ne saviez plus quoi faire pour qu’il vous écoute et vous obéisse…
Alors l’idéal c’est ce vers quoi l’on tend, c’est-à-dire ce vers quoi l’on doit essayer de l’être, tout au plus. En sachant qu’on n’est pas parfait, que nous ne sommes qu’humain.
Personnellement, j’ai beau être psychologue, je ne suis certainement par le meilleur des pères…Mais pas le plus mauvais non plus. Je me trompe, je fais des erreurs.
J’en ai fait et je continuerais à en faire. L’important c’est de se rendre compte qu’il faut se remettre en question, ne pas rester buter sur ses principes.
Même si avoir des principes, cela a du bon ; ces principes peuvent être obsolètes, ne plus être adaptés à notre époque. Il faut donc savoir être souple !
Le job de parent ce n’est pas simple. Elever un enfant cela prend du temps. L’école ne doit pas tout faire, elle n’est là que pour transmettre à votre enfant une partie des connaissances du monde et une partie du savoir-être (contrairement à ce que certains enseignants prétendent).
Ce qui compte dans la relation enfant-parent, c’est un esprit de communication. Un famille qui exprime ses sentiments, qui ne « joue pas » à la famille forte et unie parce qu’il faut l’être devant le reste de la famille, les voisins, le prêtre, devant Dieu…
Il ne faut pas faire semblant d’être ce qu’on est pas. Il faut affronter ses problèmes et ne pas faire comme si rien ne se passe, comme s’il n’y avait rien qui dérange.
Il faut aussi dire quand tout va bien, valoriser, dire qu’on est bien ensemble…
Il ne faut pas oublier aussi quelque chose d’important : une mère pour s’en sortir doit avoir le concours d’un homme (ou de tout autre partenaire) qui fait office de père. Ainsi l’éducation est un travail d’équipe, un travail qui est plus simple à deux. Lorsqu’on est fatigué, lorsqu’on n’en peut plus, il faut passer le relais. Au conjoint, ou à un professionnel. Aucune honte.
Là honte serait de vous sentir toute puissante, capable de tout gérer, tout le temps.
Impossible pauvre mortelle ! Seuls les dieux le peuvent et encore ce n’est pas certain.
Bref, connaitre ses limites c’est faire preuve de maturité.
Faire appel à une autre personne que soit pour se faire aider, c’est preuve de sagesse.
Article parue dans le magazine « Belle », supplément du journal « le Quotidien », Ile de la Réunion.
Dr David GOULOIS : docteur en psychologie, psychologue, psychothérapeute et sexologue sur l’Ile de La Réunion
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