Les relations père-fils

Les relations père-fils

L’on parle souvent des relations entre une mère et ses enfants, mais plus rarement de celles avec le papa.

Prenons la relation père-fils.

Pour le père, ce fils est normalement très attendu. Il vient représenter inconsciemment ou non, dans l’esprit du papa, un prolongement de lui-même.

C’est ce garçon qui, a priori, portera le nom paternel. C’est ce garçon qui aura des traits physiques, psychiques proches du père (le père sera et devra être chez le garçon le modèle d’identification principal). C’est ce garçon qui transmettra les gènes du « pater ».

Cela dit, ce qui compte ce n’est pas « le lien du sang », mais bien les valeurs qu’on donne à un gamin : c’est donc valable pour les familles recomposées ou dans les cas d’adoption.

Ainsi, très souvent la naissance du fils, surtout le premier, est un véritable événement. Je ne dis pas que le père ne s’investira pas dans sa fille et les autres gamins, ce ne sera normalement pas plus, pas moins, se sera juste différent.

Il est plus facile pour un père, de se revoir dans les yeux de son fils que dans les yeux de sa fille. Cela dit, ce n’est pas exclusif.

Toutefois, dans cette romance, il peut arriver que l’enfant s’oppose fortement au père.

C’est d’abord normal lors du complexe d’Oedipe (2-7 ans environ). Le garçon veut se marier avec maman, du coup papa est en trop ; il faut l’évincer, donc le meilleur moyen reste l’opposition à ce personnage et même s’attirer les complaisances de maman.

Cette étape se passe très bien lorsque la mère signifie par ses dires, ses actes, qu’elle n’appartient pas exclusivement à l’enfant, mais qu’elle appartient aussi au père.

Par la suite à l’adolescence, l’on retrouvera toutes les formes de rebellions possibles ; ces mêmes rebellions qui rappellent le temps où l’enfant, autour des trois ans, n’écoutait pas, s’opposait en disant « non », ou encore en faisant l’inverse de ce qu’on lui demandait…

C’est d’ailleurs à l’adolescence qu’on voit si les parents ont plus ou moins bien « bossé » pendant la petite enfance ; bien entendu aucune adolescence ne se passe dans le calme (ou alors c’est assez inquiétant).

Mais globalement l’ado doit trouver une contenance ; c’est-à-dire qu’il doit avoir eu et avoir aujourd’hui, des parents qui sauront lui poser des limites ; qui ont su, qui savant et qui sauront le cadrer.

L’importance de la maturité affective des parents est d’ailleurs capitale.

Les relations père-fils 1

Evidemment on ne se fait pas respecter par son enfant grâce aux coups, même si je ne suis pas fermé à la fessée ou à la claque dans des situations très extrêmes (j’insiste sur « extrême ») ou de doutes façon très rare dans une année. Cela dit, rare sont les parents qui arrivent à cadrer totalement leur gamin sans jamais, mais vraiment jamais, avoir mis une fessée à son enfant : ceux qui le prétendent n’ont souvent pas d’enfants (les « bons donneurs de leçons »), ou arrivent à peine si ce n’est par du chantage affectif à se faire respecter (on remarquera que nous n’avons pas tous la même idée du respect) ; les autres, sont surement….les « meilleurs parents du monde »…

C’est donc au final, par le respect qu’un père se fera aimer de son fils et non « à coup de beignes », ou en brillant par une absence ou une indisponibilité mentale à l’enfant : « on peut être là, sans être là », ai-je coutume de dire.

Passer du temps rien qu’avec son fils est important ; le fils se sentira (comme la fille cependant) privilégié. C’est de ces moments que la complicité née, et donc de ces moments qu’on aura plus de facilités à se faire écouter et respecter.

Par ailleurs, le père étant le modèle de la loi (celui qui dans nos sociétés patriarcales, a tendances à gratifier et à punir), il doit donc respecter ses paroles, ses engagements et les valeurs qu’il prône. Sinon l’enfant se sentira trahi, et s’opposera frontalement à papa, voire même au reste de la famille : famille qu’il percevra comme complice du père (ce n’est peut-être pas faux d’ailleurs).

La relation père-fils est généralement basée sur les activités sportives, soit disant virilisantes. Le jeu de la bagarre, l’avion, le foot, le vélo, les jeux vidéo, la pêche…Ceci dit, n’importe qu’elle activité peut convenir au final, du moment qu’on passe du temps avec papa. Que papa fasse attention à ce que son enfant aime vraiment, et non à ce qu’il croit que l’enfant aime. Ce n’est pas parce que papa aime le tuning, que junior appréciera.

Chacun ses goûts. La virilité ne passe pas nécessairement par ce genre de choses, la sensibilité doit être cultivée chez l’enfant au risque d’en faire un « idiot-macho ». Et être cultivé et sensible n’ont rien à voir avec homosexualité (pour en rassurer quelque uns)…

Le père apprendra aussi à partager son fils avec maman ; aussi, qu’il ne le garde pas pour lui tout seul et inversement.

Cependant il n’y a pas un modèle de paternalité mieux qu’un autre ; du moment qu’il y a de l’amour (et  surtout qu’on l’ évoque verbalement), de l’écoute, du respect mutuel et qu’on écoute ses propres émotions et celles de l’autre, tout ira bien.

Article publié dans le magazine Belle, supplément du Quotidien, Ile de la Réunion

Dr David GOULOIS : docteur en psychologie, psychologue, psychothérapeute et sexologue sur l’Ile de La Réunion

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