Les psys : comment s’y retrouver et qui consulter ?

Les psys : comment s’y retrouver et qui consulter ?

Avec tous ses « psys » il est souvent bien difficile de s’y retrouver. L’on ne sait pas vraiment qui ils sont et du coup l’on ne sait pas vraiment qui consulter pour quel problème.

Les « psys » se sont ces professionnels qui s’occupent de la souffrance mentale. Entendons-nous, souffrance mentale ne veut pas dire « folie ». L’on peut souffrir pour une séparation conjugale, mais aussi à cause d’une dépression, d’un viol, de violences dans la famille ou encore dans le travail.

Il faut vraiment casser ce mythe, que celui qui va consulter un « psy » est fou…

Rien à voir, d’autant que les « fous » sont plutôt rare dans la population.

Tant qu’a casser les mythes, j’en profite pour briser celui-ci: l’on nous prête souvent des « pouvoirs » surhumains. Nous serions, soit disant capable de vous « cerner » en 5 mn.

C’est bien faux, car nous ne sommes pas des « devins ». Il parait également que dès que vous vous entretenez avec nous, ne serait-ce qu’autour d’un repas convivial, nous sommes systématiquement en train de vous analyser. Vous travaillez tout le temps, vous ? Eh bien, nous non plus…

Qu’on se rassure, avec un psy, tout n’est pas « psy », même s’il est vrai que notre outil de travail étant notre cerveau, nous faisons peut-être plus facilement « un cas » avec les choses qui vous paraissent anodines.

Mais le psy reste un humain avant tout, avec comme tout le monde ses forces et ses faiblesses.

Enfin, nous ne jouons pas aux mots fléchés ni au morpion, en faisant semblant de vous écouter…

Petit panorama de ces professionnels un peu à part :

Les psychothérapeutes (psycho-praticiens) : 

Ils regroupent plusieurs catégories de professionnels. Avant le décret du 20 mai 2010 relatif à l’usage du titre de psychothérapeute, n’importe qui en France pouvait s’improviser dans ce métier. Vous étiez boulanger, du jour au lendemain vous pouviez vous installer comme psychothérapeute.

Il y avait cependant quelques formations sérieuses de niveaux universitaires, qui permettaient tout de même de trouver sur le marché des professionnels compétents. Maintenant, toute personne qui se réclame psychothérapeute est obligatoirement: médecin, psychologue ou s’inscrit régulièrement sur un annuaire de psychanalystes, a réalisé une formation approfondie en psychothérapie (notifiée dans ce décret) ou possède une expérience professionnelle de psychothérapeute supérieure ou égale à 5 ans avant la sortie de ce dit décret.

Maintenant, n’est plus psychothérapeute qui veut !

Il y énormément de psychothérapies différentes ; difficile de toutes les énumérer. Les plus connues sont : la technique psychanalytique, la thérapie cognitivo-comportementale, la relaxation-sophrologie, l’hypnose, la gestalt-thérapie…

Concernant les honoraires, chez un médecin et un psychologue, elles sont partiellement remboursées (plusieurs séances par an).

Le psychiatre :

Il a un doctorat en médecine avec une spécialisation psychiatrie. Cependant son approche, est souvent médicamenteuse avec parfois la prescription d’examens cliniques complémentaires. Aussi, si le décret les autorisent à pratiquer la psychothérapie, tous n’en sont pas des spécialistes et tous ne la pratiquent pas. Ainsi, certains médecins décident de se former en psychothérapie ou font appel à des psychologues en complément. Le psychiatre reste quoi qu’il en soit, le spécialiste des pathologies « lourdes » comme les psychoses par exemple. Le psychiatre libéral est remboursé partiellement par la sécurité sociale et partiellement par une mutuelle. Aussi une partie peut rester à charge du patient, partie équivalente certaines fois au prix total d’une consultation chez un praticien non-remboursé. Il exerce également en structures médicales, plus rarement sociales. Il peut aussi être expert aux tribunaux.

Le psychologue :

De formation universitaire il a obtenu un diplôme de bac+5 à bac+8 (Doctorat). Lui aussi peut donc être un « docteur ». Dans son cursus universitaire le psychologue clinicien a été formé à la psychothérapie. Ainsi, en libéral, la psychothérapie représente le gros de son activité. Il est psychothérapeute d’office, s’il possède le titre de « clinicien ».

Le psychologue clinicien apportera un soin à travers la parole. Il pourra y adjoindre s’il est formé, des techniques de relaxation, d’hypnose…Souvent le psychologue travaille en collaboration avec le psychiatre. Le psychologue, c’est un peu le spécialiste des problèmes qui ne nécessitent pas de façon systématique l’appui médicamenteux : les problèmes de couple ou de la famille, ne nécessitent pas la prise de médicaments. Etre victime d’un viol ne demande pas obligatoirement la prise de médicaments non plus. Idem pour une panne sexuelle, un problème avec l’alcool…

Le psychologue clinicien a une capacité d’expertise qui peut l’amener à proposer ses compétences auprès des tribunaux (expert à la cour de justice), mais aussi auprès des assurances (évaluation des dégâts neuro-psychologiques suite à un accident…). Il travaille aussi dans toutes les structures à volonté médicale ou sociale. Le psychologue exerçant en cabinet libéral n’est pas remboursé par la sécurité sociale, mais remboursé par le plus grand nombre des mutuelles. Cependant, comme les autres psychothérapeutes, s’il y a un tarif fixe de départ, les psychologues libéraux peuvent moduler leurs tarifs selon vos difficultés financières.

Il y a d’autres psychologues : le psychologue du travail par exemple, n’est pas initialement formé à la psychothérapie. Son job à lui, consiste plus au conseil des organisations professionnelles, aux bilans de compétences, au conseil d’orientation de carrière…Il y a des psychologues partout, même dans la publicité !

Tout les psychologues savent faire passer des tests : « projectifs » pour mieux cerner votre personnalité ; « métriques » pour mesurer votre quotient intellectuel par exemple. Pour ces derniers tests, seuls les psychologues sont autorisé à le faire et non pas les médecins. L’interprétation d’un test demandant un haut niveau d’expertise.

Le psychanalyste :

Ce praticien n’est pas nécessairement médecin ou psychologue, bien que souvent il le soit. Il possède très généralement une grande culture générale, et soigne à travers la parole exclusivement. Il a réalisé assez souvent des études poussées en sciences humaines (sociologie, philosophie, anthropologie…).

Son job, c’est d’explorer avec vous votre inconscient et de vous permettre de résoudre vos « conflits internes ». Souvent en activité libérale, ils exercent aussi dans certaines structures médicales et sociales.

Le coach de développement personnel :

Il propose un accompagnement individuel ou en groupe pour permettre à son client de développer un savoir-faire ou un savoir-être. Il se centre sur un problème bien spécifique de la personne. En ce sens, il se veut très pragmatique. Il existe des formations de qualité proposées aux professionnels, mais à ce jour il n’y a pas de loi encadrant le métier de coach. Cela s’explique par le fait qu’il s’agit d’un  métier assez récent en France.

Recommandations :

–         Demandez les diplômes, les formations réalisées, le parcours professionnel, sa façon de travailler. Après tout il s’agit bien de vous. Un vrai « psy » n’a pas peur de parler de son parcours.

–         Les consultations chez un psy peuvent aller de 50 à 150 euros de l’heure…N’hésitez-pas à demander les tarifs avant de prendre rendez-vous. Un psy ne doit avoir aucun problème à parler d’argent. Et si vous avez des difficultés financières, dites-le tout de suite. Nous savons bien qu’aller chez son psy, est un luxe que des fois l’on ne peut que difficilement se permettre. Après, c’est comme avec d’autres professionnels : il y en a de très conciliants, d’autres moins…Mais n’oubliez pas qu’une relation psy-patient, est basée sur la confiance ; évitez les mensonges, sinon vous ralentirez l’efficacité du traitement (un mensonge entraîne souvent un autre), et par conséquent pour aller mieux il vous faudra d’avantage de séances !

–         Il est très important que le patient s’investisse dans la thérapie. Si la thérapie n’entamait pas un peu votre budget, vous ne vous investirez pas mentalement dans votre prise en charge. Considérez-vous avec attention quelque chose qui ne vous coûte rien ? Le risque possible est de ce dire que « comme je paie le psy et que je suis totalement remboursé, c’est au psy de faire tout le travail ». Hors dans une psychothérapie, patient et thérapeute travaillent ensemble. L’on ne peut tout de même pas réfléchir à votre place ! Quand on sort des sous de sa poche, l’on a tout intérêt à s’investir mentalement dans la thérapie et donc à travailler sur soi, pour que cette prise en charge ne dure pas des siècles ! Le psy n’est là que pour vous guider, vous donner des outils et vous appuyer. C’est vous qui faites le plus gros du boulot.

–         N’espérer pas traiter votre problématique en une séance. Cela tient du miracle. On n’étale pas 20 ans de sa vie en une heure. « Le psy n’essaie t’il pas de me maintenir le plus longtemps en traitement afin de se faire d’avantage d’argent » ? Un psy libéral, comme tout professionnel, doit faire « tourner » son cabinet pour vivre. Nous aussi avons nos factures à payer. Mais nous sommes régis par le code de déontologie qui ne nous permet pas de faire n’importe quoi, n’importe comment. Pour éviter les déboires, il convient dès les premières séances de poser le cadre des consultations : combien de temps, de séances (environ) me faudra t’il ? A quelle fréquence ? Toutes les semaines, tous les 15 jours ? Une séance une fois par mois, ne vous apportera pas grand-chose. Mais une fois par semaine, n’a pas de sens non-plus. Pour être efficace, il vaut mieux être régulier et fréquent au début, quitte à espacer les séances plus tard.

–         Et si cela ne marche pas ? Changer de psy ? Changer de techniques ? Encore une fois, il ne faut pas s’attendre a avoir systématiquement des résultats significatifs à la fin de la première séance. Mais si, vous ne constatez pas d’amélioration, ou que simplement le « courant ne passe pas avec votre psy », eh bien essayez-en un autre…Laissez-vous le temps de vous connaître mutuellement. Chaque psy à son style : certains parlent beaucoup, d’autres peu. S’il ne vous convient pas, il peut convenir à d’autres. Voir un psy c’est avant tout des rapports d’humain à humain. Ce n’est pas qu’une histoire de techniques utilisée. C’est souvent une histoire de « feeling ».

–         Un bon professionnel est capable d’admettre qu’il ne sait pas faire. Aussi, il enverra un patient consulter un collègue plus spécialiste que lui, si besoin. Il faut se méfier du praticien qui prétend savoir tout faire, tout traiter, tout guérir et qui affiche énormément de compétences ou de techniques différentes. Cela veut dire qu’il n’a pas approfondi grand-chose dans sa formation, juste survolé différentes problématiques ou techniques. Pour cela, il est courant que psychologues et psychiatres travaillent ensemble autour d’une même personne. Le domaine du « soin de l’âme », étant si vaste, aucun professionnel ne peut se vanter de tout savoir !

Article paru dans le magazine « Belle », supplément du journal le « Quotidien », Ile de la Réunion

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