Essentielle:
Les préliminaires, une étape essentielle avant la pénétration?
David GOULOIS sexologue:
Les préliminaires sont l’échauffement avant l’effort. Pour le sport, l’absence d’échauffement provoque des douleurs. Pour la sexualité c’est pareil. Les préliminaires permettent de préparer le psychisme, le corps. Chez la femme, ils commencent même au restaurant! Je ne veux pas dire qu’il faille espérer un rapport sexuel après chaque sortie. Ce qui compte pour une femme, c’est l’ambiance dans laquelle elle se trouve. Si une femme n’est pas bien psychologiquement, elle ne sera pas disposée à la sexualité. Alors les premiers préliminaires d’une femme, ce sont les attentions au quotidien, les câlins sans rapports sexuels, la communication journalière…Après, dans l’acte lui-même, on parlera de baisers, de caresses, de jeux de langue. Le cunnilingus devient un incontournable de la sexualité féminine, comme l’est la fellation pour les hommes. Chez la femme, les préliminaires sont même plus importants que la pénétration. De toute façon, l’homme doit considérer son pénis comme un accessoire comme les autres.
Essentielle:
Qu’apportent-ils de plus?
David GOULOIS sexologue:
Ils apportent chez la femme le « préchauffage », musculaire (pas seulement au niveau génital, mais sur l’ensemble du corps) et permettent la production de liquide vaginal, lubrifiant facilitant la pénétration. Au delà de l’aspect psycho-biologique, les préliminaires permettent de créer et d’entretenir la complicité conjugale, car ces moments s’apparentent souvent à une forme de jeu. C’est aussi le moment privilégié pour globalement connaître l’autre, en regardant remuer, gémir, soupirer, en communiquant sur ce qu’on veut et comment on le veut. Car après, la pénétration occupe davantage la disponibilité de l’esprit, chacun étant occupé par son propre plaisir.
Essentielle:
Pourquoi les femmes ont-elles besoin de ce moment-là?
David GOULOIS sexologue:
Les femmes ont une sexualité plus « globalisante » que les hommes. La sexualité est toujours davantage psychologique chez la femme que chez l’homme. Pour ce dernier, elle est avant tout visuelle. C’est pourquoi les hommes aiment regarder leur partenaires, alors que les femmes préfèrent ressentit corporellement et psychiquement.
Essentielle:
Certains hommes n’y passent pas beaucoup de temps (ou pas de temps du tout) qu’est-ce qui explique cela?
David GOULOIS sexologue:
Ils n’y passent pas beaucoup de temps parce qu’il pensent que la femme fonctionne comme eux. Ils ont souvent un côté égoïste. Après la jouissance, le hommes passent à autre chose, alors que les femmes restent souvent sur leur faim. D’où le fait que l’homme doit s’occuper de madame, avec la langue ou manuellement, après son éjaculation. Et puis rare sont les hommes capables de se remettre en question sur leur sexualité ou d’en parler sérieusement. Bref, ils sont souvent focalisés sur leur plaisir au détriment de la partenaire.
Parue dans la magazine Essentielle, Ile Maurice-Océan Indien, Aout 2014.
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