Pour une bonne année sexuelle, à vos fantasmes !
Essentielle : Les fantasmes, doit-on les réaliser ou pas ?
David GOULOIS : Un fantasme obsédant doit interroger. S’il n’est pas hors la loi, s’il n’est pas dangereux pour l’intégrité de soi-même et des autres, il n’est pas nocif et peut être à réaliser. Mais pas obligatoirement ! D’une part parce que si le fantasme inclus d’autres partenaires, il faut trouver ceux ou celui qui acceptera le fantasme en question. A titre d’exemple, le fantasme scatophile n’a pas grand- succès.
L’on réalise son fantasme que si l’on y pense tout le temps, que s’il n’est pas illégal ou immoral au sens de l’humanité, et que si l’on trouve quelqu’un qui accepte le jeu. Sinon, c’est impossible, il ne reste que la masturbation.
Essentielle : A quoi doit-on se préparer quand on réalise un fantasme ?
David GOULOIS : A apprécier ou à être déçu. C’est selon. Par définition, le fantasme est idéal, parfait. Or, difficile de réunir toutes les conditions, ou de trouver le partenaire qui saura répondre parfaitement au fantasme en question.
Essentielle : Pourquoi les fantasmes existent dans notre imaginaire sexuel ?
David GOULOIS : Parce qu’ils proviennent de notre inconscient et répondent à un besoin profond. Le désir pousse l’humain à rechercher un autre individu pour satisfaire ses besoins. Et les besoins sont corolaires d’une tension psychique. Aussi, l’imaginaire ne fait qu’offrir un espace de représentation de ses besoins, à l’évacuation de de cette tension.
Essentielle : Peuvent-ils indiquer des choses que notre inconscient fait ?
David GOULOIS : L’imaginaire matérialise par la pensé, notre besoin. Ainsi, une femme qui fantasme le plan à 3 avec deux hommes, où est l’objet du désir des mâles, répond à son besoin d’être soumise ou de soumettre l’homme par son propre pouvoir excitant qu’elle a, et d’être comblée en tous points. C’est ici un fantasme qui répond à un besoin affectif de « remplissage » probablement avec un carence affective infantile.
Il en est ainsi pour nous tous, le fantasme sexuel adulte quel qu’il soit, répond toujours à un besoin affectif infantile insatisfait, peut-importe sa source.
Essentielle : Doit-on s’alarmer de fantasmes qui sont, parfois, trop violents, éloignés de ce que nous sommes ?
David GOULOIS : Nos fantasmes sont nous-mêmes. Ainsi, « dites-moi quels sont vos fantasmes et je vous dirais qui vous êtes au fond de vous »… Mais nous ne sommes pas que ce que nous sommes au fond de nous ; nous sommes aussi ce qu’il y a à notre surface…Ainsi, nous avons tous eu le fantasme de tuer un ennemi, de faire souffrir quelqu’un (son ex, un prof, son patron, son voisin, sa belle-mère…). Pour autant, nous ne passons pas à l’acte : parce la censure, fait aussi partie de nous. En chacun de nous, il y a donc le côté obscur et le bon côté de la force. De temps en temps, il faut écouter ses fantasmes et évacuer ses pulsions si cela ne fait de mal à personne et légal ; le cas contraire, il faut refreiner. Il n’y a donc pas à s’alarmer si l’on est sans peine capable de réprimer un fantasme trop violent. Le cas contraire, il faut consulter.
Publié dans Essentielle, Océan Indien.
Dr GOULOIS, Psychologue, 974, Ile de La Réunion.
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