Le vol abolit les frontières entre ce qui est à moi et ce qui est à l’autre.
Punir contre le vol, c’est respecter et faire respecter un interdit qui remonte depuis les débuts de l’histoire de l’humanité.
Qu’on se rassure, il n’y a pas de génétique du vol. Le vol est un comportement, je dirais presque naturel et même assez logique dans la petite enfance.
Souvent les « petits voleurs » font leurs premières tentatives vers 4 ans. En fait, à cet âge l’on ne fait pas vraiment le différence entre ce qui est à soi et ce qui est aux autres. Par ailleurs, l’on a pas encore intégré toutes les notions de culpabilité et c’est justement par la transgression des interdits et par la sanction des adultes, que l’enfant intègre cette culpabilité et donc grandi. On imagine déjà les parents en larmes se posant de multiples questions : « mais qu’est ce que j’ai fais, je dois être un mauvais parent », ou encore « cet enfant doit peut-être avoir un sort sur lui »…
Bref, rien de tout cela évidemment ; il s’agit tout simplement d’un « essai », comme il y en aura d’autres dans la « carrière infantile ».D’autant que cette histoire de vol se manifeste dans toutes les cultures et chez la plupart des marmailles.
Souvenez-vous des bonbons volés chez le marchand ou encore dans le placard de la maison (ne pas demander à l’adulte la permission et surtout le faire en douce, s’apparente bien à du vol).
Il est important de culpabiliser l’enfant : c’est en le culpabilisant qu’il va intégrer les interdits sociaux. Mais pas trop non-plus. Il y a un juste milieux : montrez votre tristesse au fait que votre enfant ait volé. Rappelez que les voleurs vont en prison. Pas la peine pour autant de le stigmatiser dans la famille : souvent les parents (frères, sœurs, oncles…) d’une même famille, comparent leurs gamins entre adultes ; une étiquette de « voleur », peut donc se déposer sur l’enfant et cela peut inconsciemment encourager l’enfant à répondre à cette étiquette : « si je suis un voleur pour ma famille, je vais me comporter comme elle attend que je me comporte », pourrait-il penser.
Par ailleurs, pas la peine de le faire passer par un interrogatoire de type « police » ; en ce cas, vous risqueriez de le repousser dans ses retranchements, et donc il utilisera le mensonge. A mon sens, mieux vaut dire à l’enfant : « tu as quelque chose qui ne t’appartient pas ; tu dois le rendre, sinon je n’en veux pas à la maison ».
Difficile, s’il s’agit d’un jouet volé dans un magasin ; je trouve intéressant que l’enfant rapporte en votre présence le jouet volé, et s’il est abimé, qu’il le paie avec son argent de poche (argent de poche présent et à venir). Que le commerçant soit mécontent, on le comprend et qu’il le manifeste, n’est pas dérangeant en soi. Après, pas la peine d’imaginer des ennuis avec la justice, surtout si vous rendez le jeu en bon état ou que l’enfant le paie. Je pense que ne pas obliger l’enfant à payer l’objet du vol, ou à le rendre, c’est quelque part, en tant qu’adulte, se rendre complice du vol : « tu as volé, ce n’est pas bien ; mais on ne vas pas le rapporter, car on pourrait avoir des ennuis ; gardons le secret ! ». Au pire si vraiment vous ne vous sentez pas capable de rendre l’objet ou de le payer, faites jeter le jouet par l’enfant. Ou mieux, faites-lui donner le jouer à une organisation caritative. Afin, que lui, ne profite par de son larcin. Et par procuration, vous n’ont plus (vous auriez la paix un instant à la maison, pendant qu’il joue à ce jeu dans sa chambre ?….).
Remarquez que j’ai parlé de jouet, mais peut importe l’objet en question.
Au final, montrez toujours votre déception ; ne l’encouragez pas en plaisantant avec lui ou d’autres personnes concernant cette histoire (par ailleurs, n’oubliez pas que les murs ont des oreilles, votre enfant aussi).
Si ces vols persistent, il faudra consulter un psychologue. Auquel cas, l’enfant connait les interdits (je l’espère) et les braves tout de même. Il cherche sans doute à attirer l’attention sur lui, sur sa souffrance pour une raison inconsciente : « je cherche à me faire prendre pour que tu me regardes ».
On ne parlera pas encore de cleptomanie, qui apparait plutôt à l’adolescence et peut persister chez l’adulte : cette pathologie se porte sur des objets de peu de valeur financière (encore que, cela dépend pour qui) : là chez le cleptomane, les objets ne sont pas volés pour ce qu’ils sont, c’est plutôt l’acte de voler qui est excitant. Ce voleur compulsif est souvent dépressif, anxieux. Ainsi, le vol est un véritable besoin, ce n’est pas un appel à l’aide, un signal « pour que l’on me regarde » comme dans les cas décrits plus haut. Le voleur cleptomane, est obligé de voler, car ceci est « plus fort que lui ». C’est sa façon à lui, à travers la réalisation d’un acte interdit, de maitriser le monde qui l’angoisse. De se sentit « vivre », également ; ne serait-ce qu’un instant.
Quoi qu’il en soit, vous n’y êtes (avec votre enfant) surement pas encore. Pas la peine d’envisager votre enfant comme un futur mafieux.
Article publié dans le magazine « Belle », supplement du « Quotidien », Ile de la Réunion
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