« Se promener en dormant », voici ce qu’est littéralement le somnambulisme.
Mais précisément quelle est cette maladie ? Il s’agit d’un trouble du sommeil où l’individu, encore endormi, manifeste spontanément une réaction motrice : il se met sur le bord de son lit, marche, se sert d’outils…Et ce trouble n’est pas si rare, puisque l’on recense entre 10 à 20% de cas dans la population adulte et entre 15 et 40% chez les enfants. Pourquoi un si grand écart statistique ? En fait, souvent les individus, les familles ont des difficultés à identifier ce trouble. Y compris parfois même les professionnels…Ainsi un grand nombre de somnambules s’ignorent comme tel !
Le somnambulisme n’est pas dangereux en lui-même, mais les actes qui y sont liés peuvent donc parfois l’être : chutes dans l’escalier, défénestrations, blessures avec couteau…
Si le somnambulisme peut avoir les yeux ouverts, il n’empêche qu’il dort vraiment. Et cette « crise de somnambulisme » peut durer plus d’une heure, mais si plus généralement il s’agit d’une dizaine de minutes. Le sujet ne se souviendra alors de rien.
Le somnambulisme s’observe particulièrement chez l’enfant, notamment entre 6 et 12 ans et tend à disparaître avec l’adolescence. Et ce trouble survient pendant les deux premières heures (environ) qui suivent l’endormissement.
L’état actuel de la recherche en terme de somnambulisme n’est pas très avancée ; en effet l’on suspecte un facteur génétique comme « substrat de départ ». Mais des conditions particulières peuvent favoriser l’apparition de crises : le stress, l’angoisse…Et le manque de sommeil.
Si ce trouble peut faire rire certaines fois, il n’empêche que s’il persiste, la famille du somnambule peut en être perturbée par l’inquiétude que les crises suscitent. Et en réaction, le sujet somnambule peut éprouver une culpabilité qui ne va pas arranger son problème voire même l’aggraver.
Comment réagir ?
- Faut-il le réveiller ? En fait si vous le réveillez, vous ne le mettez pas en danger, mais disons que les comportements des personnes somnambules pouvant être imprévisibles, l’individu pourra vous faire mal ou se faire du mal. N’oubliez-pas qu’il est en train de dormir ! Donc au final évitez de le réveiller. Parlez-lui, donnez lui des consignes et raccompagnez le à sa chambre…
- Soigner les causes de la crise : l’angoisse, le stress, la frustration, le manque de sommeil…On sait par ailleurs, qu’une frustration trop importante et répétée dans la temps, peut favoriser les crises. Consulter le psychologue est donc indiqué.
- Certains médicaments : c’est là qu’intervient votre médecin généraliste. Les benzodiazépines peuvent limiter les crises au début du traitement, mais par la suite les effets du médicaments s’estompent. Ces médicaments peuvent vous aider à retrouver le sommeil, mais temporairement seulement. Les médicaments ne suppriment pas la cause de votre mal-être qui vous empêche de dormir convenablement. Les médicaments ne dispensent donc pas d’une psychothérapie qui se fait en complément.
- Faire dormir la personne au rez-de-chaussée. Fermer fenêtres, portes, et placards à clefs…
Et surtout ne pas culpabiliser le somnambule ou vous-même : vous n’y êtes pour rien !
Article paru dans le magazine « Belle », supplément du « Quotidien », Ile de la Réunion.
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