Suis-je gay ?

Suis-je gay ?

Je suis hétéro, je suis heureuse avec l’homme de ma vie…mais je crois que j’ai envie d’une autre femme.

Essentielle : Qu’est-ce que la bisexualité?

David GOULOIS : Il s’agit d’un attrait amoureux pour les deux sexes. L’on peut être une femme, aimer un homme et aimer une femme également. L’on est donc à la fois hétérosexuel et homosexuel.

Il faut savoir que la bisexualité n’a rien de contre-nature, puisqu’elle est présente dans beaucoup de société animales ; qui ne connait pas les singes bonobos, cousins des chimpanzés ? Les chiens mâles aussi ont des rapports homo…Ce serait bien prétentieux de considérer que l’humain y échapperait, lui-même simple animal parmi les animaux, mammifères parmi les autres. Tous les goût sont effectivement dans la nature.

Essentielle : La bisexualité est-elle présente chez les femmes ?

David GOULOIS : Certainement, même davantage que chez l’homme. Entendue par là que la femme, reconnait et exprime plus facilement ses émotions. Ce qui freine l’assouvissement sexuel, c’est la conception religieuse de l’homo-sexualité. Cela ne veut absolument pas dire que l’homme ne peut avoir de tendance bi. Simplement qu’il ne se avoue pas.

La bisexualité est même dès le départ lattent chez les deux sexes : le clitoris n’est qu’un pénis atrophié. Les tétons chez l’homme ne sont que des mamelles qui n’ont pas grandies. Aussi, c’est l’éducation qui va libérer tel ou tel dominance dans l’orientation sexuelle future.

Essentielle : Es-ce possible d’éprouver de l’attirance sensuelle ou sexuelle pour une femme sans pour autant, être bisexuelle ?

David GOULOIS : il faut bien différencier l’attirance sexuelle de l’amour. Etre homosexuel ou bi-sexuel ne se résume pas à un désir sexuel pour le même sexe. L’on peut avoir du désir pour le même sexe sans vouloir vivre avec. Etre bi-sexuel c’est donc aimer un être du même sexe que soi au sens affectif du terme, et pas seulement le désirer sexuellement.

Il est ainsi possible d’avoir de l’amour sans désir. Malheureusement, je conviens qu’il n’existe pas encore de terme pour ceux qui n’ont que du désir et pas d’amour. Même si ceux qui ont de l’amour sans le désir, sont nommés « bi-sensuels ».

Essentielle : Comment faire face à cette attirance ?

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David GOULOIS : il n’y a rien à faire si ce n’est l’assumer. Auquel cas, cela apparaîtra comme une frustration trop importante et la personne bisexuelle risque la dépression sévère. Je conçois cependant qu’il n’est pas simple d’afficher son amour et de le vivre pleinement dans une société traditionnelle aux normes familiales et religieuses bien arrêtées. A défaut de parvenir à l’assumer pleinement, l’on peut envisager de le cacher, mais c’est aux prix d’un effort mental très et trop important. Certains ont aussi fait le choix de l’exil avec leur amoureux(euse), le temps d’une évolution sociétale plus favorable…Mais il faut bien différencier l’ « irrésistible désir sexuel », l’ « amour pour la personne du même sexe », de la simple « curiosité sexuelle ». Et puis, l’amour platonique qui est classique des adolescents (bi-sensualité), en particulier féminin, ne rentre pas dans une bi-sexualité.

Essentielle : Faut-il en parler à son conjoint ?

David GOULOIS : Si le désir amoureux ou sexuel est trop fort, oui. Il convient de sonder progressivement son conjoint à cette idée. L’homme est généralement assez ouvert au fait que sa femme ait du désir sexuel pour une autre femme (cela fait parti des fantasmes masculins), mais si sa compagne éprouve un désir amoureux, il verra la femme objet d’amour de sa compagne comme une rivale au même titre que s’il s’agissait d’un homme. La femme aura certainement la même réaction, mais plus ouverte d’esprit, tendra à trouver un compromis. Mais l’amour est quelque chose qui ne se commande pas. Aussi, l’on ne peut en vouloir à quelqu’un d’aimer. Si problème il y a, une aide thérapeutique pourrait s’envisager.

Publié dans le magazine Essentielle.

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